Cette fête est un événement important pour les Japonais ; c'est une cérémonie d'accueil pour les âmes des défunts qui reviennent dans ce monde le jour de O-bon. Le nom O-bon vient du nom d'une cérémonie bouddhiste, Ura-bon-e (célébration d'un office pour aider les âmes des ancêtres à sortir de la douleur). Autrefois, au Japon, à cette période, il était de coutume de fêter le retour des âmes des ancêtres. S'ajoutait, à cela, une fête en remerciement pour la moisson et les bonnes récoltes. Enfin, la fête bouddhiste de Ura-bon-e s'est superposée à ces deux évènements. C'est ainsi qu'est née l'actuelle fête de O-bon. Dans l'ancien calendrier, O-bon se tenait autour du 15 juillet. De nos jours, elle est plutôt fêtée autour du 15 août. Avant O-bon, les Japonais nettoient la tombe familiale et préparent une étagère pour les offrandes.
O-bon commence le 13 au soir. Devant la maison, on accueille les morts en brûlant des tiges de chanvre ou du chaume (Mukaebi). Le feu et la fumée servent de repère pour aider les défunts à retrouver leur maison.
Autrefois, les gens ramassaient des fleurs dans les champs et les forêts, en guise d'offrande (Bonbana). Mais de nos jours, ils les achètent plutôt chez le fleuriste ou au supermarché. Ce sont par exemple les salicaires, œillets, physalis, ...
Devant le Butsudan (autel bouddhiste), on place une table (Bondana) couverte d'une natte tressée en paille de riz sauvage, sur laquelle on installe les offrandes et le ihai (tablette en bois sur laquelle est inscrit le nom posthume du défunt). Les offrandes sont par exemple de l'eau ou du thé, des dango, des fruits et des légumes de saison. Sur les côtés, on installe des lanternes (Bonjochin). Celles-ci peuvent également être suspendues au auvent de la maison. Il s'agit d'un repère lumineux pour guider les âmes des défunts. On place aussi sur le bondana un cheval et une vache. Ces animaux, en paille tressée ou en concombre (cheval) et aubergine (vache), transportent les âmes d'un monde à l'autre. Pour les personnes n'ayant pas d'âme car leur mort a été tragique, on dépose une feuille de lotus garnie de riz nettoyé et d'une brunoise de concombre et aubergine (Mizunoko).
Les 14 et 15, la famille au sens large, se réunit pour célébrer un office pour les âmes des défunts, en présence d'un bonze qui récite un sutra. Chacun se souvient du défunt et c'est l'occasion de parler des souvenirs et de ressortir les albums photo.
Dans la religion bouddhiste, la cruauté (comme tuer les animaux) est blâmée. C'est pourquoi, lors de la célébration bouddhiste de O-bon, la viande et le poisson sont exclus. En général, on prépare des plats végétariens à base de légumes et de riz : shojinage (légumes frits, udon, inarizushi, dango, ...). On partage ensuite le repas avec les âmes des ancêtres.
Autrefois, Bon-odori était une danse en l'honneur des âmes des défunts, qui revenaient dans ce monde. Aujourd'hui, c'est devenu un divertissement estival.
Le 16 au soir, dernier jour d'O-bon, on effectue une grande cérémonie de voyage, afin d'aider les âmes à retourner dans leur monde. Elle diffère suivant les régions. À Kyōto, on allume des "feux de passage" (Okuribi). La Fête du feu des cinq montagnes se déroule à partir de 20 h. Chacune des 5 montagnes porte un symbole différent : les deux personnages stylisés (Monts Daimonji 35°1'23"N 135°48'14"E et Daihoku 35°2'35.5"N 135°43'53"E) représentent les esprits des défunts (Oshōrai-san). Le bateau (Mont Nishigamo Funa 35°3'59"N 135°44'3"E) est le moyen de transport des défunts qui retournent dans l'autre monde. Le Myō-Hō (Monts Mandoro 35°3'21"N 135°46'32"E et Daikokuten 35°3'17"N 135°47'10"E) représente le bouddhisme et le Torī (Mont Mandara 35°1'40"N 135°40'5"E), le shintoïsme. Ainsi les cinq feux signifient que l'on prie pour le repos des ancêtres sans discrimination de religion. La Fête des cinq montagnes demeure l'occasion pour les familles de Kyōto de se retrouver et d'honorer l'âme des défunts. C'est pour perpétuer cette tradition qu'il est interdit de construire de grands bâtiments dans la ville au nord de la gare de Kyōto. Dans d'autres régions, on met des barques avec des offrandes (shōryōbune) ou des lanternes (tōrōnagashi) à la rivière ou à la mer pour que le courant les emporte. Autrefois, les gens croyaient en effet que l'autre monde se trouvait au-delà de la mer et des rivières. En plaçant ces embarcations, on pensait ainsi aider l'âme du défunt à rejoindre l'autre monde.
Commentaires
Enregistrer un commentaire