Accéder au contenu principal

Uji (Kyoto)


À 10 km au sud-est de la ville, se trouve un site pittoresque qui fascine les visiteurs depuis le moyen âge : Uji. Sa rivière qui prend sa source au lac Biwa, le plus grand lac du Japon, donne un panorama magnifique sur les montagnes brumeuses. Vous ne devez pas manquer le sanctuaire Ujigami, la plus ancienne construction shintoïste datant des années 1060 ainsi que le temple Byōdō-in, un pavillon considéré comme une représentation du paradis, figurant sur une des faces de la pièce de 10 yens. Ce dernier a fini sa rénovation au printemps 2014. De plus, le thé de la ville d'Uji est le plus renommé du Japon car les shōgun d'autrefois buvaient son thé en poudre, macha (prononcé matcha). Le site a également donné naissance au procédé de fabrication du thé sencha, consommé quotidiennement.


Byōdō-in


Situé à côté de la rivière, le temple Byōdō-in fut construit en 1052 (période Heian) par Fujiwara-no-Yorimichi. Cette époque fut marquée par l'ascension du clan Fujiwara, une famille aristocratique, qui maintenait son pouvoir en mariant systématiquement ses filles aux jeunes fils de la famille impériale. Grâce à ses relations avec l'Empereur, le clan Fujiwara a connu la prospérité malgré les épidémies, les famines, les séismes et les conflits au cours de l'histoire. Le XIème siècle était considéré comme une période sombre appelée "Mappō". En effet, cette période correspond au 2 000ème anniversaire de la mort de Shakyamuni, le grand Bouddha ou Bouddha suprême Siddhārtha Gautama qui fonda le bouddhisme. Une prédiction disait que, tous les mille ans, le bouddhisme tomberait en désuétude et le pays s'effondrerait si rien n'était fait.

Le seul moyen pour relancer le pays et redonner confiance au peuple était de leur permettre d'accéder au paradis où habitait Amitābha (Amida), une sorte de Bouddha éternel.

Yorimichi fit donc construire le pavillon du Byōdō-in et fonder une grande statue d'Amida à l'intérieur. Il a investi beaucoup d'argent dans ce pavillon symétrique qui symbolise l'égalité, notion très importante dans le bouddhisme. Ce pavillon s'appelle aussi Hō-ō-dō, Pavillon du Phénix, parce qu'il représente un phénix se posant à terre. Le phénix est un oiseau mythologique qui peut renaître plusieurs fois de ses cendres. (Voir aussi Kinkakuji à Kyōto)

En regardant ce pavillon, vous pourrez imaginer le monde dont les gens d'autrefois rêvaient. Sa disposition est unique au Japon : le pavillon symétrique se place derrière un étang. Le point d'observation correspond à notre monde, le monde des vivants, alors que l'autre côté de l'étang, où se trouve le pavillon, représente l'autre monde, celui où on accède après la mort. Les gens recherchaient ici la tranquillité et venaient prier pour le repos de leur âme. C'est ainsi que ce temple est devenu célèbre au Japon et figure aujourd'hui sur les pièces de dix yens.

À l'intérieur du pavillon, la grande statue de Bouddha réalisée par le sculpteur Jōchō trône au centre de la pièce. Autour de lui, accrochées au mur, se trouvaient 52 statues de musiciens sur leur nuage. La moitié d'entre elles est maintenant exposée au musée Hoshokan, qui se trouve dans l'enceinte du temple, pour des raisons de conservation. L'ensemble représente le voyage après la mort. En effet, à sa mort, Bouddha et ses accompagnateurs, sous l'apparence de musiciens, viendront chercher l'âme du défunt. Selon que l'on ait commis des péchés ou non de son vivant, les formations de musiciens descendant sur terre se présentent de neuf façons différentes. Les tableaux peints sur les murs du pavillon représentent Kuhon-raigō-zu, littéralement "neuf scènes différentes de l'arrivée depuis le paradis". Les tableaux originaux de l'intérieur du pavillon sont presque effacés, mais vous pourrez voir des répliques dans le musée. Yorimichi mourut à l'âge de 83 ans, dans le pavillon, juste devant la grande statue de Bouddha.

Au printemps 2014, la rénovation du temple a été achevée. Il est maintenant paré de couleurs magnifiques.

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Bonne année 2024

Bonne et heureuse année 2024. Les événements successifs qui a frappé le Japon furent télévisés dans le monde. Bien que les êtres humains ne puissent échapper aux catastrophes, j’espère sincèrement un rétablissement rapide des lieux sinistrés. J'espère que les gens du monde entier pourront vivre en paix et voyager    sans entrave durant cette année. KOTO GUIDE JAPON Tadashi SUGIHARA

Metasequoia tout rouge

  C'est le meilleur moment pour admirer les feuilles de métaséquoia en automne ! Ici, c'est le quartier de Makino, une heure de train depuis Kyoto. De plus, vous pouvez vous procurer de nombreux produits saisonniers liés aux métaséquoia. N'hésitez pas à essayer ! C'est également en ce moment que des shin-soba, nouilles à base de sarrasin fraîchement récolté, sont disponibles dans des restaurants locaux. Entre le 10 décembre et le 10 mars, le restaurant Shigino est ouvert pour en déguster. Pour savoir en plus : Takashima

Ohitaki-sai à Fushimi Inari Taisha

La  cérémonie  religieuse  shintō Ohitaki-sai  a lieu tous les ans, le 8 novembre, au  sanctuaire Fushimi Inari Taisha , au sud de  Kyōto . Il s'agit d'une  cérémonie  de remerciement pour la récolte du riz. Trois grands feux sont allumés et plusieurs centaines de milliers de pièces de bois où sont inscrits des souhaits ( ema ), y sont brûlés. Au début, les feux produisent une fumée telle qu'on ne voit plus rien. Puis la fumée se dissipe et les prêtres commencent à jeter les pièces de bois, pendant que d'autres prient. Au cours de la  cérémonie , un des prêtres lance dans chacun des trois feux, trois éléments sacrés. La cérémonie se poursuit jusqu'à ce qu'il n'y ait plus de pièces de bois. Dans la soirée, les prêtres dansent et jouent de la musique. Prévoyez de bien vous couvrir car vous serez pieds nus en plein vent. Profitez-en pour visiter le sanctuaire, célèbre pour sa succession de torii.