Shichi-go-san signifie littéralement sept-cinq-trois. Mais pourquoi ?
C'est une cérémonie durant laquelle les enfants vont au sanctuaire pour remercier les Dieux de leur bon développement et prier pour que leur avenir se déroule sans incident. Quand arrive le mois de novembre, les familles, endimanchées, affluent aux sanctuaires, les week-ends et jours fériés (3, fête de la culture et 23, fête des travailleurs), les enfants portant des sacs de bonbons appelés « chitose ame », littéralement bonbons de mille ans. Les enfants revêtent généralement un kimono pour l'occasion. Par politesse, demandez toujours la permission de prendre une photo aux parents : « sumimasen, shashin wo totte mo ii desu ka ». Si on vous dit « hai », « dōzo » ou « arigatō gozaimasu », vous avez le feu vert, sinon abstenez-vous.
Depuis l'époque Muromachi, dans les clans de samurai, on pratiquait divers rites pour célébrer le développement des enfants. A 3 ans, on faisait la cérémonie de kamioki, littéralement « tous les cheveux ». A partir de ce moment là, on laissait pousser, pour la première fois, les cheveux des enfants à qui on rasait le crâne jusqu'à l'âge de 3 ans. A 5 ans, les garçons recevaient pour la première fois un hakama, jupe plissée ou pantalon large de cérémonie porté également dans certains arts martiaux comme le kendo ou l'aikido. Cette cérémonie était appelée hakamagi, littéralement « port du hakama ». Enfin, à 7 ans, les filles recevaient leur premier obi, ceinture de kimono dont la fermeture est assez complexe. Jusque là, leur vêtement se fermait avec deux ficelles à nouer ensemble, comme un cache-cœur. Cette cérémonie était appelée obitoki, littéralement « dénouer le obi ». Ces célébrations se sont répandues sous le nom de « shichi-go-san ».
Aujourd'hui encore, les garçons de 3 et 5 ans et les filles de 3 et 7 ans fêtent shichi-go-san, mais les rites ont disparus... Pourquoi 3, 5 et 7 ans ? Parce que, selon une croyance originaire de Chine, les chiffres impairs sont de bon augure. En célébrant ces grands moments de leur croissance, on pensait écarter l'infortune. A l'époque d'Edo, le futur cinquième shōgun Tsunayoshi Tokugawa, célébra le fait qu'il avait atteint sans problème l'âge de 5 ans, le 15 novembre. C'est pourquoi, on a maintenant coutume de le faire à cette date.
Costumes, sous-vêtements et accessoires
Hakoseko (pochette)
A l'origine, on y mettait par exemple un peigne ou des papiers que l'on coinçait dans le kimono, au niveau de la poitrine. Maintenant, on l'utilise pour Shichi-go-san ou les noces, en guise de pochette.
Sensu (éventail pliable)
Un long pompon ornemente ce splendide éventail de cérémonie.
Kanzashi (épingle à cheveux)
Fabriquée en crêpe japonais, cette épingle richement décorée orne la coiffure japonaise traditionnelle. Les maiko et geiko en arborent également.
Kaiken (poignard)
Il s'agit d'un poignard d'auto-défense que les hommes coinçaient dans la ceinture de leur hakama. Ce n'est évidemment pas un vrai poignard que l'on remet aux petits garçons.
Hifu (veste)
Il s'agit d'une petite veste que les enfants de 3 ans portent sur le kimono à fermeture cache-cœur.
Furisode (kimono à manches longues)
Le furisode est la partie visible du kimono. Il est réservé aux femmes non encore mariées.
Obi (ceinture)
La ceinture se compose en fait du obi à proprement parler, qui est une bande de tissu très épais, du obiage, une bande de tissu que l'on place sous le obi, et du obijime, une ficelle qui maintient le obi en place.
Hadajuban (tricot de peau)
C'est le sous-vêtement du kimono porté à même la peau, pour le haut du corps.
Susoyoke (jupon)
C'est le sous-vêtement du kimono porté à même la peau, pour le bas du corps.
Nagajuban (sous-kimono long)
C'est un sous-vêtement porté par dessus le hadajuban et sous le kimono.
Koshihimo et datejime (ceintures)
Ce sont des ceintures que l'on place pour maintenir le sous-vêtement et le kimono le temps de mettre en place le obi. Elles sont ensuite retirées.
Tabi (chaussettes)
Les tabi sont des chaussettes un peu particulières puisque le gros orteil est séparé des autres orteils. Elles sont épaisses, blanches et se ferment à l'arrière de la cheville par des petits crochets (kohaze et ukeito).
Pokkuri ou koppori (sandales)
Ce sont des socques à semelle de bois épaisse, comme en portent les maiko. La semelle est percée à l'avant (maetsubo) et à l'arrière (atotsubo) pour fixer la bride appelée hanao.
Zōri (sandales)
Ce sont des sandales en paille de riz pour femmes.
Haori (veste)
C'est une veste ample et courte que les hommes portent par dessus le kimono. Elle porte généralement le blason du clan, sur la poitrine et dans le dos.
Haorihimo (fermoir)
C'est le fermoir du haori. C'est comme un gros bouton en forme de pompon.
Hakama (jupe plissée)
C'est une jupe plissée de cérémonie portée également dans certains arts martiaux comme le kendo ou l'aikido.
Suteteko (short)
C'est un sous-vêtement que l'on porte par-dessus le slip et sous le hakama.
Hanjuban (demi sous-kimono)
Comme le nagajuban, il se met par-dessus le hadajuban et sous le kimono. Chez les hommes, il ne couvre que le haut du corps.
Setta (sandales)
Ce sont des sandales en paille de riz pour hommes.
Aliments
Sekihan (riz rouge)
Il s'agit de riz glutineux cuit avec des haricots rouges et servis à l'occasion d'événements heureux. Le rouge est en effet considéré comme la couleur qui éloigne les esprits malins. Le riz rouge, présenté dans une boite en bois légère sont offerts aux proches.
Tai no shioyaki (daurade grillée au sel)
Dans les célébrations, ce plat est synonyme de chance, c'est pourquoi il est particulièrement utilisé pour shichi-go-san. Dans certaines régions, on prépare également des crevettes dont la courbure rappelle l'âge vénérable où le dos commence à se courber.
Chitose ame (bonbons de mille ans)
Ce sont des bonbons rouges et blancs en forme de bâtonnets. "Chitose" a pour signification mille années. Quand on fabrique les bonbons, on tire dessus pour les allonger, comme pour souhaiter une longue vie à la personne qui va les recevoir.
Cérémonie
On va prier au sanctuaire shintō et on pratique un rite de purification pour se protéger des démons (oharai). Voici le déroulement de ce rite :
- Devant le torī (portique en bois rouge qui marque l'entrée du sanctuaire shintō), on salue une fois.
- Au lave-mains (chōzuya), on se purifie le corps et l'esprit.
- On prend le puisoir (hishaku) dans la main droite, on y met un peu d'eau et on en fait couler sur la main gauche pour la purifier.
- On passe le puisoir dans la main gauche et on fait couler un peu d'eau sur la main droite pour la purifier également.
- On repasse le puisoir dans la main droite, on met un peu d'eau dans la paume de la main gauche que l'on utilise pour se rincer la bouche.
- On rince à nouveau la main gauche, on redresse le puisoir pour en laver le manche avec le restant d'eau, puis on le remet à sa place, en le retournant.
- On s'avance jusqu'au lieu de prière (haiden), où se trouve un coffre où on jette l'argent que l'on donne en offrande (osaisen). Attention, la partie centrale de l'allée est réservée au Dieu, il faut donc passer sur les côtés.
- S'il y a un grelot, on la fait tinter.
- On s'incline profondément deux fois, on frappe deux fois dans ses mains puis on prie pour exprimer notre gratitude au Dieu (pensez à lui donner votre adresse mentalement si vous voulez qu'il vienne vous voir pour exaucer votre souhait).
- Pour finir, on s'incline profondément une dernière fois.
Vous verrez beaucoup de familles faire immortaliser ce moment par un photographe professionnel.
Commentaires
Enregistrer un commentaire