Kappa signifie littéralement "enfant des rivières". Ils portent aussi les noms de Kawappa, Kawako, Kawatarō ou Kawarō. Il s'agit d'un animal amphibien imaginaire d'environ 1 mètre de haut, possédant un bec aiguisé et sur la tête duquel se trouve une cavité lui permettant de conserver une petite quantité d'eau nécessaire à sa survie. Son dos est couvert d'une carapace.
Il est dit qu'ils attirent les Hommes et autres animaux au fond des eaux par divers stratagèmes afin de se repaître de leur sang frais. Les plus vicieux arracheraient les viscères de leurs victimes par l'anus. Ils seraient également friands de concombres. C'est pour cette raison que le makizushi au concombre est appelé kappa-maki.
Pour leur échapper, il est conseillé de les saluer bien bas. Les kappa sont en effet réputés être très polis, ils vous rendront donc votre salut. Ce faisant, la cavité sur leur tête va se vider de son eau et ils vont s'affaiblir. Mais ils ne seraient pas toujours méchants. Voici un conte pour enfants concernant un kappa.
Le vieil homme et le Kappa
Il y a bien longtemps, vivaient un vieil homme et une vieille femme. Un jour, le vieil homme partit travailler dans la montagne. Sous un arbre, un kappa tout tremblant lui dit : "Eh, quel froid, quel froid ! C'est insupportable ! Je t'en supplie, fais-moi un bon feu." Le vieil homme rassembla des branches mortes et alluma une bonne flambée, ce qui réjouit le kappa. "Ah, quelle douce chaleur... En remerciement, prend ce sac. Il est tout petit, mais si tu y plonges ta tête, tu pourras y voir tous les lieux que tu désires." Puis ils se séparèrent.
En rentrant chez lui, le vieil homme sortit sans tarder le sac. "J'aimerais voir à quoi ressemble la capitale (Kyōto)." Puis il plongea la tête dans le sac. Alors, merveille des merveilles, le sac s'agrandit à vue d'œil jusqu'à devenir assez grand pour que le vieil homme puisse entrer entièrement dedans. "Je veux voir la capitale, je veux voir la capitale." A ces mots, le paysage de la capitale apparut devant ses yeux. "Oh, il y a tant de monde que ça à la capitale !? Il y a aussi beaucoup de maisons... C'est formidable !" Le vieil homme, parfaitement réjouit : "Quel sac intéressant ! Je ferais mieux de le garder pour moi." Puis il le mit dans un coin de l'armoire. Le jour suivant, le vieil homme retourna travailler dans la montagne.
En son absence, la vieille femme voulut préparer du miso (pâte de soja fermentée). Elle chercha un petit sac pour y mettre sa préparation. Elle trouva alors, dans un coin de l'armoire, un petit sac qu'elle n'avait jamais vu auparavant. "Bah, ce petit sac fera bien mon affaire !" En disant cela, elle bourra le sac de miso. Le soir venu, quand le vieil homme rentra, il voulut voir Edo (Tōkyō). Ne trouvant pas son sac, il s'écria : "Dis, tu n'aurais pas vu un petit sac ?" "Hein ? Ca ? J'ai mis le miso dedans." Le vieil homme s'empressa de nettoyer le sac à grande eau. Le sac devint tout fripé et le vieil homme ne put plus y plonger la tête. Jetant un regard furtif à l'intérieur, il s'écria "Je veux voir Edo, je veux voir Edo.". Mais le sac resta désespérément noir.
Le vieil homme courut jusqu'au marais avec le sac. "Monsieur Kappa, venez-voir. Pourriez-vous s'il vous plaît remettre le sac dans son état d'origine ?" Le kappa sortit et dit au vieil homme : "ce sac, si vous mettez une seule fois quelque chose dedans, il est fichu ! C'est juste un sac...". Puis il se cacha de nouveau dans le marais. Le vieil homme en fut tout désappointé. "Aaha, j'aurais mieux fais d'en toucher un mot à ma vieille."
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