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Setsubun

Les fêtes de setsubun ont lieu dans tout le Japon, le 3 février. Cette date correspond à la veille du printemps selon le calendrier lunaire. Son origine remonte au 7ème siècle. On lance des haricots secs, en japonais mame, pour chasser les démons (oni) et inviter le bonheur, en disant "oni wa soto, fuku wa uchi" (les démons à l'extérieur, le bonheur à l'intérieur). Si vous voulez voir cette fête à Kyōto, visitez le sanctuaire Yoshida-jinja, près de l'université de Kyōto, qui est connu pour sa cérémonie traditionnelle les 2 et 3 février.










Le mot setsubun veut dire "séparer les saisons". Ce rite marque donc la transition d'un hiver rude à un printemps doux. Comme la température descend très bas pendant cette saison et qu'autrefois beaucoup d'enfants mourraient de froid, il est compréhensible que les Japonais pratiquent ce rite dans tout l'archipel. Le calendrier lunaire est vraiment bien adapté au changement de climat de ce pays. Même aujourd'hui, certains pêcheurs choisissent leurs jours de pêche selon ce calendrier.


Mais pourquoi le 3 février ? La clef de l'énigme réside dans les chiffres : au Japon, les chiffres pairs (2, 4, 6…) symbolisent le yin, l'énergie négative, et les chiffres impairs (1, 3, 5…) le yang, l'énergie positive. Le 3 février (le 3. 2.) est considéré comme un moment de confrontation du yin et du yang qui engendre l'esprit malin et attire le malheur. Pour cette même raison, les fêtes joyeuses sont pratiquées au Japon aux dates combinant des chiffres impairs car ce sont les moments où l'énergie positive est à son maximum: le 3 mars pour Hinamatsuri, la fête des filles ; le 5 mai pour Tango-no-sekku, la fête des garçons ; le 7 juillet pour Tanabata, la fête des étoiles qui rappelle une ancienne légende chinoise sur les étoiles Véga et Altaïr ; le 9 septembre pour Chōyō-no-sekku, fête pendant laquelle on mange du potiron en espérant la santé.


Afin de chasser le malheur et les mauvais esprits, à cette date, des gens procèdent à la cérémonie appelée Tsuina-shiki. Comme ce jour correspondait à la fin de l'année il y a longtemps, c'est aussi un rite pour fêter le passage d'une année à l'autre. Son origine remonte à une tradition qui était pratiquée, depuis le VIIIème siècle, à la Cour, sous le nom d'Oni-yarai, littéralement "chasser les oni" (ogres japonais). A son origine, au XVème siècle, le rite de setsubun du sanctuaire Yoshida-jinja a été pratiqué par le prêtre shintoïste Yoshida Kanetomo (1435-1511), qui y a construit le grand autel octogonal nommé Daigen-gū. Cet édifice central étant entouré d'autres constructions abritant les huit millions de dieux de tout le Japon, les visiteurs peuvent rencontrer ici les dieux qu'ils veulent.


Dans le rite du sanctuaire Yoshida-jinja, le Hōsō-shi, qui est gentil et porte un masque à quatre yeux, une tenue noire, une jupe rouge, une lance et un bouclier, élimine les oni, symboles d'épidémies.


L'oni rouge signifie la colère, le bleu la tristesse et le jaune, la souffrance. L'oni rouge est le plus terrible. Quand on se promène au sanctuaire entre les 2 et 3 février, on les voit s'approcher des enfants qui se mettent à crier et pleurer en jurant d'écouter leurs parents. Comme beaucoup d'enfants tombent malades en hiver, la fête de setsubun se fait aussi à la maison afin d'inviter le bonheur dans la maison et d'exorciser le mauvais sort. Les enfants chassent l'oni, symbole d'épidémie. Ils ignorent peut-être que c'est leur père qui porte le masque d'oni.


Autre coutume de setsubun : on doit manger un ehō-maki (maki très long) en regardant la direction sacrée de l'année (ehō), sans prononcer un seul mot. Le 3 février est ainsi la date où les maki sont les plus vendus au Japon. La direction est, pour les années finissant par 0 ou 5, O-SO ; pour celles finissant par 1,3,6 ou 8, S-SE ; pour celles finissant par 2 ou 7, N-NO ; enfin celles finissant par 4 ou 9, E-NE.

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