Plusieurs grands personnages de l'histoire japonaise comme l'empereur et les moines ont fondé à Nara des temples renommés, en croyant que le bouddhisme était le seul moyen de pacifier le pays. La population compte aujourd'hui 1,4 millions d'habitants dans le département de Nara, qui a fêté son 1300ème anniversaire en 2010. Considérés comme les envoyés des dieux, les daims sont laissés en liberté un peu partout. Vous pouvez leur donner des biscuits, shika-senbei, vendus dans les rues pour 150yens.
Le quartier est de Nara est incontournable. Vous pourrez y voir de nombreuses statues classées trésors nationaux, dont les deux plus remarquables sont celle du Grand Bouddha du Tōdai-ji et celle d'Asura du temple Kōfuku-ji. Ce dernier est aussi connu pour sa pagode à cinq étages, la deuxième plus grande du Japon. Vous pourrez également visiter d'autres temples classés au patrimoine mondial de l'UNESCO, le Musée national de Nara, renommé pour ses expositions de statues impressionnantes, le sanctuaire Kasuga-taisha, le parc de Nara, le mont Wakakusa-yama, le pavillon flottant Ukimidō, le jardin Isui-en, le quartier Naramachi. Vous pouvez également trouver des souvenirs dans les arcades Mochīdono et Higashimuki.
N'oubliez pas d'aller voir le quartier ouest de Nara, pour les vestiges du palais Heijōkyū, ainsi que les temples Tōshōdai-ji, Yakushi-ji, Hōki-ji et Hōryu-ji, avec son architecture remarquable. Celui-ci a une grande valeur historique puisque c'est la plus ancienne construction en bois du monde. Il abrite plusieurs trésors, statues et peintures classés au trésor national du pays. Les architectes actuels disent à l'unanimité que la technique architecturale de l'époque de Nara est supérieure à celle d'aujourd'hui. C'est ici que vous pouvez découvrir l'histoire profonde du Japon.
L'accès est facile depuis Kyōto et Ōsaka. Le train Miyakoji-kaisoku de la compagnie JR et celui de la compagnie Kintetsu vous y amène en 50min depuis Kyōto et 30min depuis Ōsaka.
Parc de Nara
A côté de Naramachi et Nishinokyō, le parc de Nara est un incontournable de Nara. Cette vaste étendue de 660 hectares est renommée pour ses daims paissant en liberté et ces temples mondialement connus. Près du parc vous pourrez acheter des biscuits spéciaux pour nourrir les daims.
Le Tōdai-ji, avec son Bouddha de 15m de haut, est le plus prestigieux des 7 grands temples de Nara et attire un flux incessant de visiteurs. A l'opposé se trouve Kasuga-taisha, avec ses bâtiments vermillon et blancs, ses innombrables lanternes, illuminées en hiver et en été et ses glycines, en fleurs au printemps. Vers Naramachi et loin de la foule, se trouve le magnifique jardin traditionnel Isui-en. Le pavillon des trésors nationaux de Kōfukuji, se trouve également près du parc de Nara, à proximité de Isui-en. Il est renommé pour sa collection de statues bouddhiques réalisées par des maîtres comme Unkei (période Kamakura). Enfin, le Musée national de Nara présente essentiellement de l'art bouddhique japonais. Construit en 1889, le bâtiment principal du musée est un exemple typique de l'architecture de Meiji.
Tōdai-ji
Le Tōdai-ji, qui a joué un rôle majeur dans l'histoire du Japon à travers les siècles, est l'un des temples japonais les plus impressionnants.
L'entrée se fait pas la grande porte sud (Nandaimon), où vous verrez deux guerriers gardant l'entrée du temple (Niō). Sculptées par les fameux artistes Unkei et Kaikei, autour du 12ème siècle, ce sont les deux plus remarquables du Japon. Le Daibutsuden (grande salle de Bouddha), une des plus larges structures en bois du monde, impressionne par sa taille et son architecture. La grosse lanterne octagonale en bronze qui se trouve devant le bâtiment est un des plus anciens trésors du temple.
Achevé vers 752, pendant la période de Nara, ce temple, classé au patrimoine mondial de l'UNESCO, fut commandé par l'Empereur Shōmu, pour ramener la paix dans cette période de troubles (décès de son fils en bas âge, épidémie de variole, famine et tentative de coup d'état). Le Daibutsu (Grand Bouddha), en bronze, est le plus grand du Japon, avec ses 15m de hauteur.
Kōfuku-ji
Le temple Kōfuku-ji, classé au patrimoine mondial de l'UNESCO, possède une impressionnante pagode à cinq étages, devenue le symbole de la ville de Nara. Vous ne trouverez pas ici l'habituelle grande porte principale, mais simplement un panneau indicatif à l'entrée de la cour. Vous trouverez d'abord un bâtiment en béton assez quelconque. Il s'agit du Musée des trésors nationaux, ne le manquez pas ! Vous pourrez voir parmi les plus belles œuvres bouddhiques du Japon, dont l'Ashura à six bras.
Plus loin, le Tōkondō (Pavillon doré est), abrite un impressionnant Bouddha Yakushi Nyōrai. La pagode à cinq étages, juste à côté est la deuxième plus haute du Japon. Les deux pavillons octogonaux et une autre petite pagode sont sublimes au coucher du soleil et pendant les illuminations nocturnes de février.
Créé en même temps que la nouvelle capitale, en 710, c'était le temple familial du puissant clan Fujiwara.
Musée National de Nara
Ce musée rassemble des trésors de la période de Nara (710-784), des objets décoratifs et des objets d'art bouddhiques de tout le Japon. Dans le jardin, se trouve une des trois maisons de thé les plus réputées de Nara, Hassoan (période d'Edo).
Kasuga-taisha
Kasuga-taisha est le plus connu et le plus impressionnant sanctuaire shintō de Nara. L'accès se fait par un chemin arboré, bordé de centaines de lanternes en pierre. Vous rencontrerez partout des daims sacrés, serviteurs des dieux shintō de Kasuga-taisha.
En pénétrant dans la partie principale du sanctuaire, vous serez immédiatement frappés par le contraste entre les colonnes vermillon, les murs blancs et les toits bruns en écorces de cèdre. Sur votre droite, se trouve un long cloître où sont suspendues des lanternes en bronze, plusieurs ayant été offertes par des personnalités historiques.
Juste derrière le bâtiment principal, se trouve le pavillon Fujinami-no-ya, éclairé par des centaines de lanternes. En février (Setsubun Mantōrō) et en août (Chūgen Mantōrō), les quelques 3 000 lanternes en pierre et en bronze du sanctuaire sont allumées au coucher du soleil, créant une ambiance féérique.
Le sanctuaire fut construit en 768 par le clan Fujiwara, qui occupa le pouvoir politique jusqu'au 11ème siècle. Il est consacré à 4 divinités principales, dont Takemikazuchi-no-Mikoto qui, selon la légende, serait venu d'Ibaraki (dans le Kantō) sur un daim blanc, pour vivre au mont Mikasa, au nord du sanctuaire. Depuis, le daim est considéré comme sacré.
Des fleurs de glycine (armoiries du clan Fujiwara) et des daims ornementent çà-et-là le sanctuaire. En mai, vous pourrez voir plus de 200 glycines en pleine floraison.
Tout près de l'entrée du sanctuaire, le musée du sanctuaire Kasuga-taisha possède une superbe collection de katana et d'armures complètes, ainsi que des objets sacrés, les plus anciens datant du 8ème siècle.
Des chemins partant du sanctuaire, mènent au mont Wakakusa, au Tōdai-ji et au Kōfuku-ji. Derrière le sanctuaire se trouve la forêt primaire sacrée de Kasugayama (Kasugayama genshirin), restée vierge de toute influence humaine depuis plus de 1 000 ans.
Mont Wakakusa
Le mont Wakakusa se trouve près des Nigatsudō et Sangatsudō du Tōdai-ji. Il est d'ascension facile et depuis son sommet, la vue s'étend jusqu'au site de l'ancien palais impérial d'Heijōkyō, Heijōkyū. Il faut compter environ 15min pour atteindre l'observatoire à mi-parcours, puis encore 20min pour le sommet, 342m au-dessus de la ville. Les deux parcours commencent près du sanctuaire Mizutani, entre Tōdai-ji et Kasuga-taisha.
Au printemps, le lieu est particulièrement apprécié pour hanami (pique-nique sous les cerisiers en fleurs). Fin janvier, la montagne est incendiée, à l'occasion du spectaculaire mont Wakakusa Yamayaki, visible depuis la ville de Nara. Wakakusa signifie littéralement « jeunes herbes » et yamayaki, « incendie de la montagne ». L'accès est interdit en hiver.
Pavillon flottant Ukimidō
Au centre du parc de Nara, ce pavillon hexagonal en bois semble flotter sur l'étang Sagīke. Cet endroit agréable pour se reposer, révèle toute sa splendeur au coucher du soleil. Chaque année, début août, pendant le festival des lanternes, Nara Tōkae matsuri, le pavillon est illuminé de centaines de bougies, créant une ambiance féérique.
Jardin Isui-en
Isui-en est certainement le plus beau jardin de Nara, accessible à pied depuis Tōdai-ji. La première partie du jardin fut créée à l'époque d'Edo (1603 - 1867) par un riche marchant de textiles, avec une villa de villégiature et une maison de thé. La seconde partie est un jardin de promenade, relié au premier par une grande maison de thé. Le jardin utilise la technique shakkei, un concept traditionnel d'emprunt du paysage, avec les montagnes de Nara et le Nandaimon (Grande Porte Sud) du Tōdai-ji en arrière-plan. Il se trouve à environ 5min du parc de Nara et de Kōfuku-ji.
Quartier Naramachi
A l'est du parc de Nara, des rues sinueuses et étroites de maisons traditionnelles de marchants, abritent aujourd'hui des boutiques de friandises, des galleries d'art, des cafés branchés et des ryōkan. Jouxtant le Parc de Nara et Nishi-no-kyō, Naramachi est une des principales attractions de la ville de Nara.
Au cœur de Naramachi se trouve Gangō-ji, le plus ancien temple bouddhiste du Japon, d'abord construit à Asuka puis relocalisé ici vers 718. Des incendies aux 15ème et 19ème siècles ont détruit beaucoup des structures d'origine et le besoin de place pour bâtir des résidences ont peu à peu conduit à une réduction de la taille et de l'influence de ce temple.
L'étang Sarusawa-no-ike est un bon point de repère, agréable et ombragé, à proximité d'un grand centre d'information touristique.
Vestiges du palais Heijōkyū
Sur ce site se trouvait le palais impérial, Heijōkyū, du temps d'Heijōkyō, première capitale du Japon, entre 710 et 784. Vous pourrez voir ici des reconstitutions, basées sur des découvertes archéologiques et des archives anciennes, de la salle d'audience impériale, où se trouvait le trône de l'Empereur, de la porte Suzaku et du Jardin est du palais. Construit sur une grille, comme la capitale de la Chine Tang (Xi’an), elle couvre environ 30km², avec le palais à l'extrémité nord. Quand la capitale fut transférée à Kyōto, Heijōkyū et les bâtiments environnants furent abandonnés et tombèrent en ruine.
Pour comprendre pleinement l'ambiance originelle du lieu, il est préférable d'arriver par le sud, par la grande porte Suzaku, par laquelle les dignitaires étrangers étaient introduits dans le palais. Dans la salle d'audience impériale sont expliquées les fouilles archéologiques qui ont été entreprises sur le site.
Le site est à environ 10min à pied de la gare Yamato Saidaiji ou 15min à vélo de la gare JR de Nara. A proximité se trouve le temple Saidai-ji, qui était un des principaux temples de Nara avec Tōdaiji.
Tōshōdai-ji
Si vous avez visité Yakushi-ji avant, vous serrez frappé par la différence de style et d'ambiance en arrivant au Tōshōdai-ji. Pour ceux qui ont un smartphone, sachez que vous pouvez télécharger un guide multilingue grâce aux QR codes disponibles à l'entrée. Passez les portes basses en bois pour découvrir l'élégant bâtiment principal, avec sa toiture basse et ses couleurs discrètes. Aux quatre coins de la toiture, de petits démons, appelés sumi-oni, supportent la charpente.
Fondé en 759, la plupart des bâtiments ont été classés au patrimoine mondial de l'UNESCO, pour leur ancienneté et leur style architectural unique.
Une allée vous mènera à une forêt moussue et une petite île où se trouve la tombe du fondateur de ce temple, le célèbre bonze Ganjin. L'endroit est particulièrement beau à l'automne et frais l'été.
Yakushi-ji
A seulement quelques minutes à pied du Tōshōdaiji, près de la gare Nishinokyō et à environ 20min de la gare Kintetsu Nara, se trouve un grand complexe de temples de style chinois, construit autour de 680. Classé au patrimoine mondial de l'UNESCO pour son architecture et sa valeur historique, il est également un des temples japonais les plus réputés.
Vous pourrez voir deux grands bâtiments, deux pagodes et des cloîtres, disposés en quadrillage. Le bâtiment principal, Kondō, est flanqué de deux splendides pagodes. Celle de l'est (Tōtō), dont la restauration s'est achevée en juin 2020, est le dernier bâtiment du 8ème siècle subsistant. Le Kondō habrite un Bouddha guérisseur, Yakushi Nyōrai, assis sur un piédestal décoré de motifs se référant à la route de la soie : des vignes pour la Grèce, des fleurs de lotus pour la Perse, des personnages pour l'Inde et les animaux symbolisant les 4 points cardinaux (tortue/nord, phœnix/sud, dragon/est et tigre/ouest) pour la Chine.
L'Empereur Tenmu ordonna sa construction en 680, près de Kashihara (au sud de Nara), pour souhaiter la guérison de sa femme, malade. Malheureusement, l'Empereur mourrut avant son achèvement. Sa femme, elle, guérit et lui succéda sous le nom d'Impératrice Jitō. Quand la capitale fut transférée à Heijōkyō, Yakushi-ji fut également déplacé à son emplacement actuel. Derrière le Kondō, le pavillon est, Tōindō, présente une belle statue de Kannon, protégé par des guerriers dans des poses théâtrales.
Hōki-ji
Hōki-ji fait partie des sept grands temples commandés par Shōtoku Taishi, mais sa construction ne débuta qu'après sa mort, sous le règne de son fils, et achevé en 708. Des excavations sur le site ont révélé les fondations d'un précédent bâtiment. Une légende raconte que ce temple fut édifié à l'emplacement originel du palais du Prince Shōtoku. La pagode est la seule structure d'origine qui subsiste, les autres bâtiments ayant été reconstruits en 1694 et 1863. L'amphithéâtre (Kōdō) renferme une superbe statue en bois doré de Kannon, à sept visages. Hōki-ji est moins fréquenté que Hōryu-ji, mais son jardin luxuriant et son étang de lotus en font un endroit agréable à visiter.
Hōryu-ji
Cet impressionnant complexe de temples, enceint de hauts murs et classé au patrimoine mondiale de l'UNESCO, est un incontournable. La porte externe, dont les statues de gardiens sont les plus anciens du Japon, donne sur une large avenue bordée de pins.
Dans la cour se trouvent le bâtiment principal et une pagode à 5 étages, l'une des constructions en bois les plus anciennes du monde, entourée d'un cloître. La pièce maîtresse du bâtiment principal est la triade de Shaka en bronze de la période Asuka, figurant Bouddha et deux Bodhisattva. Dans la pagode se trouvent des représentations en argile de scènes de la vie de Bouddha, datant de l'époque de Nara, ainsi qu'un fragment d'os de Bouddha, selon les rumeurs.
Dans le Daikōdō (grand amphithéâtre), gardé par les Shitennō (4 gardiens du monde de Bouddha), se trouve un grand Yakushi Nyōrai (Bouddha guérisseur) guérissant Bouddha, aidé de ses assistants.
La construction du temple Hōryū-ji, commandée par Shōtoku Taishi, s'acheva en 607. Dans la salle des trésors, vous pourrez voir de nombreux objets bouddhiques de toutes les époques. A l'est, dans le Pavillon des Rêves (Yumedono), se trouve une représentation de Kannon à l'image du Prince Shōtoku.
Le temple Chūgū-ji possède un magnifique Miroku Bosatsu (Maitreya) au sourire énigmatique.
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