Située au sud de Honshū (principale île du Japon), Kyūshū bénéficie d'un climat subtropical et d'une forte activité volcanique qui rendent ses terres fertiles (agrumes, daikon, …). Son statut d'île lui permet également de bénéficier de poissons et fruits de mer. Sans compter l'Akaushi de Kumamoto (bœuf) et le Kurobuta de Kagoshima (porc). Il n'est donc pas étonnant que sa cuisine soit si réputée.
Sa position, proche de la péninsule coréenne en a longtemps fait la porte d'entrée vers le Japon. C'est notamment par Kyūshū que les premiers européens (Portugais) sont arrivés. L'île a largement bénéficié des influences étrangères dans les domaines de l'art et de la culture. Vous verrez par exemple l'influence de l'architecture portugaise et hollandaise, à Nagasaki. Mais Kyūshū a aussi su créer son propre style. Au musée des céramiques de Kyūshū, Saga Kenritsu Kyūshū Dōji Bunkakan, à Arita, vous découvrirez l'histoire et verrez les différentes céramiques et porcelaines de l'île, dont les porcelaines de Hizen. A Takachiho, vous pourrez découvrir une danse traditionnelle appelée Takachiho Kagura, dont des démonstrations sont faites tous les soirs dans le sanctuaire. Le Kagura est essentiellement pratiqué dans la région de Miyazaki, où les Dieux seraient descendus sur Terre. Pour assister à une représentation complète de yokagura (Takachiho Kagura nocturne), rendez-vous les 22 et 23 novembre au sanctuaire de Takachiho.
D'après le mythe de la fondation du Japon, ce serait à Kyūshū que les dieux et déesses auraient donné naissance à la lignée impériale. Mais plus concrètement, l'île présente un riche passé historique, que vous pourrez découvrir à travers divers sites :
- Le Musée National de Kyūshū, à Dazaifu, présente l'histoire de l'île et ses interactions avec l'Asie et l'Europe.
- Le musée de la bombe atomique de Nagasaki, à Nagasaki, qui revient sur la tragique dévastation de la ville par la bombe atomique, le 9 août 1945.
- Le château de Kumamoto, à Kumamoto. Construit au début du 17ème siècle, ce château possède une histoire mouvementée, ayant plusieurs fois changé de propriétaire, subi des dommages et des reconstructions. Il a notamment été fortement endommagé par le séisme de 2016.
- Le château de Shimabara et la résidence de samurai Shimeisō, à Shimabara.
- Le Parc historique Yoshinogari Rekishi Kōen, à Kanzaki, est un des plus grands sites de fouilles japonais de l'époque Yayoi (-300 à 300), période à laquelle les Hommes se sédentarisent.
- La mine sous-marine de charbon de Hashima ou Gunkanjima, classée au patrimoine mondial depuis 2015.
- Le sanctuaire Kirishima-jingu, aujourd'hui situé à Kirishima. L'ancien sanctuaire se trouvait près du mont Takachiho, mais suite à des dommages répétés par des éruptions volcaniques, il fut déplacé ici en 1715. D'après la mythologie, Ninigi-no-Mikoto, petit-fils de la déesse du soleil, Amaterasu, serait descendu du pays des Dieux, à l'emplacement de l'ancien sanctuaire, pour gouverner la Terre. Il se serait marié à une princesse locale, donnant naissance à la lignée impériale japonaise.
- Le sanctuaire Yūtoku Inari-jinja, à Kashima. C'est l'un des trois principaux sanctuaires du Japon dédié au dieu des récoltes et de la réussite commerciale, Inari.
- Le sanctuaire Amano-Iwato-jinja, à Takachiho. Après s'être disputée avec son frère Susanō, Amaterasu-Ōmikami, déesse du soleil et ancêtre des empereurs et impératrices du Japon, se serait cachée dans une grotte, près de ce sanctuaire, emportant avec elle la lumière du monde. Elle en fut tirée par les autres dieux par la ruse et la force. Le sanctuaire Amano-Iwato-jinja et la grotte en question se tiennent de part et d'autre de la rivière Iwato-gawa.
- Le jardin Sengan-en, à Kagoshima. Construit en 1658 à la demande du 19ème chef du clan Shimazu et seigneur de Satsuma, Mitsuhisa, ce jardin japonais offre une vue sur la baie Kinkō-wan et l'île Sakurajima. La résidence mêle les styles japonais, chinois et européen. A proximité, le musée Shōko Shūseikan retrace l'histoire de la toute première industrie de style européen, créée en 1852 par Shimazu Nariakira, seigneur de Satsuma, pour produire des armes, du verre, des céramiques et des outils agricoles. Ces deux ensembles ont été classés au patrimoine mondial de l'UNESCO en 2015.
L'activité volcanique et les séismes ont modelé cet archipel à la nature sauvage et magnifique. Le plus bel exemple en est l'île subtropicale de Yakushima, à 60km au sud de Kyūshū. Environ 20% de sa superficie sont classés au patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 1993 et toute l'île est classée parc national. Cette forêt primaire dense, couverte de mousses, avec ses cèdres (Yakusugi) millénaires et ses torrents et cascades, aurait servi de modèle au film d'animation Princesse Mononoke, des Studio Ghibli. Il existe des chemins de randonnée de difficulté variable, dont le plus connu est celui menant au Jōmon Sugi, un cèdre âgé de plus de 4 000 ans, mesurant 25m de haut et 16m de circonférence, probablement le plus vieil arbre du Japon.
Dans un autre registre, Kujukushima, littéralement 99 îles, en réalité 208 dont 4 habitées, se trouve dans le parc national Saikai Kokuritsu Kōen, près de Sasebo. Vous pouvez les parcourir en bateau mais les collines de Sasebo, accessibles en car ou voiture, vous fournirons des points de vue incomparables sur cet archipel. Pour les cinéphiles, Kujukushima apparaît au début du film avec Tom Cruise, Le dernier samurai, sorti en 2003.
Autre île, autre décor : Sakurajima (alt. 1 117m). Cette île est en fait un des volcans les plus actifs du Japon, devenu emblématique de la ville de Kagoshima. Des nuages de cendres s'échappent régulièrement de son cratère. L'île est reliée par une route à l'île principale, mais son accès est plus aisé en bateau. Des deux pics, c'est celui du sud qui est le plus actif. L'observatoire le plus proche du cratère est Yunohira, près du pic nord. L'accès peut être interdit en cas d'activité volcanique intense.
Poursuivons avec les volcans... Dans le parc national Aso Kujū Kokuritsu Kōen, vous pourrez partir à la conquête du cratère Aso Nakadake Kakō, sur le mont Aso-san, le volcan le plus actif du Japon. Cette immense caldeira de 24km du nord au sud est entourée de 5 pics, surnommés Aso Gogaku : Taka-dake (alt. 1 592m), Naka-dake (alt. 1 506m), Neko-dake (alt. 1 433m), Eboshi-dake (alt. 1 337m) et Kishima-dake (alt. 1 326m). L'accès peut être interdit en cas d'activité volcanique intense.
Enfin, les rochers mariés, Meoto Iwa, de Sakurai Futamigaura, à Itoshima. Ces deux rochers, comme ceux d'Ise (préfecture de Mie), sont reliés par une corde sacrée, ōshimenawa, de 30m et presque 1 tonne, symbolisant le lien du mariage. C'est au moment de l'heure bleue, juste avant le lever du soleil et au couchant, que le spectacle est le plus fascinant. Le ōshimenawa est changé tous les ans, au cours d'une cérémonie qui se tient en mai.
Après toutes ces visites, rien de tel qu'un peu de relaxation dans un onsen. Cette île volcanique n'en manque pas... Pour les plus curieux, essayez donc le Ibusuki Sunamushi Onsen ! Au sud de Kagoshima, vous pourrez prendre un bain de... sable. Des sources volcaniques chaudes longent la côte de Ibusuki et chauffent le sable à 50-55°C. Vêtu d'un yukata (kimono de coton léger), vous vous allongerez sur la plage, dans une dépression et le personnel du onsen vous recouvrira de sable noir jusqu'au cou. Après 10min, vous ressortirez parfaitement détendu.
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