Entouré d'une forêt profonde et isolé des bruits de la ville, le Mont Kōya ou Kōyasan est le cœur d'un Japon ésotérique. Classé au patrimoine mondial de l'UNESCO en 2004, cette montagne de 900m d'altitude compte 4 000 habitants dont un millier de moines. L'ambiance y est très paisible. Les sutra récités dans la salle des prières viennent se joindre aux chants des oiseaux, au bruissement du vent dans les branches de cyprès et au murmure du ruisseau Tama-gawa. Leur harmonie séduit non seulement les fervents bouddhistes mais aussi les voyageurs du monde entier.
L'histoire du Mont Kōya remonte à 816, lorsque le moine bouddhiste Kūkai (Kōbō Daishi), né en 774 sur l'île de Shikoku, fut autorisé à installer un monastère dans la montagne, pour propager la doctrine shingon, littéralement "vraies paroles". Ce dogme ou mantra, en sanscrit, a pour objectif d'ouvrir le futur en expiant ses péchés dans la pénitence. Situé à mi-chemin du sommet, le temple Kongōbu-ji, son premier monastère, tient une place significative dans la foi japonaise. Kūkai passa la majeure partie de sa vie au Mont Kōya. Après sa mort, en 835, le peuple continua à vénérer ce saint homme. Selon certains fidèles, Kūkai serait toujours vivant et attendrait le Miroku, le Bouddha du futur. Le Mont Kōya reste un centre de dévotion pour les gens en quête de bonheur et d'élévation spirituelle.
A l'extrémité du site, dans le grand cimetière Okuno-in, plus de 200 000 tombes s'alignent entre les arbres sur un parcours de 2km. Plusieurs personnages historiques y reposent. Le gobyō, le mausolée de Kūkai, se situe tout au bout. À 6h et à 10h30 le matin, après la sonnerie de la cloche, trois bonzes se rendent au fond de la crypte pour apporter son repas à Kūkai, qui vit toujours ici selon la légende.
Pas moins de 117 temples parsèment le Mont Kōya. 52 d'entre eux sont des shukubō ou temples-auberges, tenus par des moines bouddhistes. Les shukubō sont le moyen idéal de découvrir leur vie. Certains proposent même d'expérimenter quelques unes de leurs pratiques : nuit dans la sérénité d'un temple de montagne ; repas shōjin-ryōri, cuisine dépourvue de viande et de poisson ; shakyō, copie d'un sutra en calligraphie ; méditation ajikan, où l'on compte plusieurs fois de 1 à 10, en se concentrant sur sa respiration ; gongyō, office matinal et gomagyō, prière devant une flamme.
Situé au nord-est du département de Wakayama, le Mont Kōya est accessible depuis Namba, la principale gare au sud d'Ōsaka, par le train Nankai puis le funiculaire.
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