Les kimono
Le kimono est un habit traditionnel japonais. Il y en a plusieurs sortes : le furisode, tenue formelle pour les femmes célibataires, le kuro-tomesode, tenue formelle noire pour les femmes mariées, le hon-furisode, tenue formelle pour les mariées lors du mariage, le iro-tomesode, tenue de soirée et pour la cérémonie du thé et enfin le hōmongi, tenue de visite.
La photo ci-dessus a été prise dans un atelier de kimono Yuzen, art traditionnel de teinture sur kimono. Les artisans de Kyoto se transmettent cette technique depuis longtemps. Cette technique en plusieurs étapes nécessite une coopération sans faille entre artisans.
Ce modèle s'appelle kamishimo et était utilisé par les anciens généraux militaires.
Aujourd'hui, beaucoup d'ateliers proposent aux touristes de s'essayer à cette technique.
Le kimono peut être en soie, en coton, en chanvre ou en viscose, selon l'usage du kimono. Selon le mode de fabrication et de tissage de l'étoffe, on distingue plusieurs variétés : ro, sha, ra, chijimi et jōfu. Le kimono de coton est normalement réservé à l'usage quotidien ou pour le travail : Kurume-gasuri à Fukuoka, Yumigahama-gasuri à Tottori, Sakushū-gasuri à Okayama et Iyo-gasuri à Ehime. Le kimono en viscose est le préféré des amateurs et de certaines jeunes femmes qui évitent le kimono et le obi en soie à cause de leur difficulté d'entretien. Le kimono en viscose est en effet lavable en machine et utilisable même les jours de pluie. Le yukata est un kimono léger utilisé en été ou après le bain, dans les onsen et rotenburo. Il n'a pas de doublure. Quand on porte un yukata, on met en dessous un hada-juban, sorte de sous-kimono, pour éponger la sueur, et on le maintien avec un hanhaba-obi, obi de demie-largeur. On met aussi des geta (sortes de sandales traditionnellement en bois, portées sans chaussettes). Le yukata est moins cher que les autres kimono mais reste un habit pour se détendre à la maison ou pour sortir aux fêtes en été.
Les kimono varient aussi selon les techniques de teinture et de tissage. Le kimono dont le même motif se répète d'un bout à l'autre sur le tissu entier est appelé komon. La technique diffère selon les régions : yuzen sarasa, bingata, sibori, ... Le kimono de soie teint avant d'être filé est appelé tsumugi. Son toucher est plus lâche que le kimono normal mais il est pratique comme tenue de tous les jours. On met le kimono pour le jour de l'an, les cérémonies, les réunions de famille ou quand on va assister à un mariage. Les Japonais d'un certain âge et les habitants des villes traditionnelles comme Kyōto ont tendance à le porter quotidiennement. En voyage, dans les auberges locales ou pour se promener dans les stations thermales, on porte quelquefois le yukata.
La ceinture du kimono s'appelle obi. Il en existe aussi de toutes sortes. Les produits de Nishijin, un quartier de Kyōto, sont renommés pour leur qualité. Ils sont faits à la main en plusieurs étapes, chacune réalisée par un artisan spécialisé. Aujourd'hui, la machine jacquard est utilisée pour le tissage. Elle fut inventée en 1804 par un Lyonnais, J.M. Jacquard. La ceinture de Nagoya, Nagoya-obi, est populaire parce qu'elle est facile à attacher du fait que la partie avant soit deux fois moins large que la partie nœud.
Le yūzen-some, qui consiste à étaler de la colle sur la partie qu'on ne veut pas teindre, est une technique de teinture qui s'est développée à partir du XVIIème siècle. Son nom vient de Miyazaki Yūzensai, dessinateur de la fin du XVIIème siècle, de Kyōto. On distingue le Kyō-yūzen à Kyōto et le Kaga-yūzen à Kaga. Ce sont parmi les plus beaux kimono de soie. Ils sont faits à la main en plusieurs étapes, chacune réalisée par un artisan spécialisé.
Pour l'été, qui est chaud et humide au Japon, la matière la plus agréable est le chijimi, crêpe japonais, comme l'Ojiya-chijimi, tissu traditionnel d'Ojiya, dans la préfecture de Nīgata, ou le Takashima-chijimi, tissu traditionnel de Takashima, dans la préfecture de Shiga. Ce kimono est lavable en machine, il est absorbant et sèche vite. Quand il se chiffonne, vous n'avez qu'à le mouiller avec un vaporisateur pour le défroisser. Transmise depuis l'époque d'Edo (1603-1867), cette étoffe est une sorte de matière à mémoire de forme. Pour sa finition, la méthode classique de fabrication de l'Ojiya-chijimi nécessite de froisser le tissu dans l'eau chaude. Ce travail est une étape importante pour lui donner de la souplesse. La raison du développement de ce produit local réside non seulement dans le fait qu'Ojiya soit un lieu producteur de chanvre, mais aussi dans son climat hivernal. Situé dans une région à fort enneigement, les maisons sont entièrement couvertes de neige. Il fait alors froid et humide à l'intérieur des pièces. Ces conditions sont les plus favorables pour tisser cette toile traditionnelle, si l'on considère la faible résistance des fils de chanvre à la sécheresse.
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